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Que devient le Salon de l’auto de Montréal?

Chaque janvier ramène les comptes des cartes de crédit et le Salon international de l’auto de Montréal. Et chaque année, j’y passe du temps, comme journaliste avant, maintenant comme simple visiteur. Cette année, j’y suis allé mercredi en fin d’après-midi. Comme prévu, il y avait peu de gens, ce qui est toujours bien apprécié!

Comme c’est devenu la malheureuse tradition, quelques constructeurs ont levé le nez sur l’édition 2020 dont Volvo et Audi. Je ne compte pas Tesla qui boude systématiquement tous les salons. Mercedes-Benz est présent au Salon de Montréal mais à l’initiative de concessionnaires de la région, pas de la maison-mère.  Souhaitons que le SIAM ne devienne pas un «show de dealers», avec des moyens nettement plus limités.

Je n’ai pas fait le calcul mais j’ai l’impression qu’il y avait moins de voitures que l’an dernier. Si vous avez des chiffres officiels, avisez-moi. J’aime avoir  la preuve que j’ai raison!

Sans doute à cause des marques absentes, le parcours a été revu cette année, ce qui nous change un peu des éditions passées. Cela m’amène à me questionner sur le futur du SIAM, et de tous les grands salons, en fait.

Tout d’abord, à moins qu’il y ait des changements importants dans la façon de tenir un salon, il est pratiquement assuré que plusieurs marques, surtout celles visant le haut de gamme, vont continuer ou commenceront à faire défection dans le futur. Ceux qui prennent cette décision, le font froidement. Présenter ses produits dans un salon coûte très cher (location de l’emplacement, transport et entretien des voitures, décor, salaires, etc). Celui ou celle qui prend la décision de participer, ou non, à un salon doit prouver à ses supérieurs que l’opération est rentable. Pas évident.

Plusieurs marques qui s’absentent des salons préfèrent investir dans des événements en marge des salons. Ou organiser des événements sporadiques ciblant une clientèle très précise, ce qui est loin d’être le cas dans un salon conventionnel.

Les marques très haut de gamme (Ferrari, Rolls-Royce, Lamborghini et cie) attirent beaucoup de visiteurs mais elles doivent, elles aussi, en retirer un bénéfice. Or, les millionnaires sont plutôt rares à Montréal…

Cette année, Honda a choisi Montréal pour inaugurer un tout nouveau kiosque qui a dû coûter une fortune à développer, à créer et à assembler. Dans ce kiosque, on ne retrouve que quelques voitures neuves. L’attention des visiteurs est surtout portée vers la sécurité (on voit une Civic qui n’a pas survécu à un test de collision), la fabrication et l’environnement. Le pari de Honda est audacieux. Mais c’est peut-être le début de quelque chose.

Toutefois, je ne crois pas que ce soit aux constructeurs de révolutionner les Salons de l’automobile. Ils sont plutôt partis pour faire le contraire. C’est aux organisateurs des salons  que revient l’odieux de transformer une expérience ordinaire en une expérience extraordinaire, à Montréal comme ailleurs dans le monde. Et ne me demandez pas ce qu’il faudrait faire!

Si vous le savez, envoyez-nous vos suggestions!

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