Samedi dernier, le 27 avril 2024, une course spéciale, baptisée A2RL (Abu Dhabi Autonomous Racing League) a eu lieu sur le circuit Yas Marina d’Abu Dhabi, un circuit qui accueille aussi une épreuve annuelle Formule un. Cette course était spéciale puisqu’il s’agissait de la première course automobile sans pilote de l’Histoire.
On vend le punch tout de suite, l’Humain est encore, et de loin, supérieur à la conduite autonomie et à l’intelligence artificielle (IA) qui la gère. Pourtant, il n’y avait aucun piéton, aucun véhicule arrivant en sens inverse ou surgissant d’une rue transversale, aucune interférence qui bloquait la vue et le circuit était préprogrammé dans l’IA. Et pourtant…
Et pourtant, une voiture s’est arrêtée inopinément en plein centre de la piste pendant la course, une autre a soudainement tiré à droite directement dans un mur, une s’est payée un tête à queue et une autre s’est carrément sortie de la piste sans subir de dégâts mais restant immobile ensuite, ne sachant plus quoi faire. Parmi une pléthore d’erreurs de ‘’pilotage’’, une voiture a embouti l’arrière d’une autre. Aussi, certaines voitures ne savaient plus comment se comporter en situation de drapeau jaune.
Les voitures étaient identiques. Il s’agissait de monoplaces Dallara 2023 Super Formula dotées d’un quatre cylindres turbo Honda de 550 chevaux. C’est la programmation qui les différenciait. L’œil le moindrement averti aura tôt fait de remarquer la multitude d’antennes, de radars, de lidars et de senseurs qui équipent ces bizarres de voitures qui courent toutes seules.
Pour établir une certaine comparaison, les organisateurs avaient invité Daniil Kvyat, un ancien pilote de F1. Ce dernier était doté de la même voiture (mais sans les gadgets de la conduite autonome)… et il a solidement torché les voitures autonomes.
D’un autre côté, il faut dire que le but de faire courir ces voitures sans pilotes n’était pas d’établir des records de vitesse (heureusement car ça a pris presque une heure pour faire les huit tours de piste réglementaire!) mais plutôt de voir comment elles allaient se comporter en situation de course.
L’équipe qui a remporté la course, Tum, est repartie avec une cagnotte de 2,25 millions de $ US. Quand même.
Cette course sans pilote a prouvé que la conduite autonome n’est pas encore au point, du moins pas pour la course, là où elle n’a jamais été vraiment testée. De son côté, l’intelligence artificielle doit être programmée avant de pouvoir apprendre d’elle-même et, de toute évidence, sa programmation n’était pas au point. Mais il ne faut pas la compter pour battue trop rapidement. Les progrès en la matière vont extrêmement vite. Dans 5 ans, assisterons-nous à des courses sans pilotes?