L’industrie automobile a souvent accouché de voitures de production bizarres. Mentionnons seulement la Dodge Charger Daytona 1969 avec son immense aileron, l’étrange Aston Martin Signet ou la multicolore Volkswagen Golf Harlequin.
L’histoire derrière cette Golf plutôt insolite débute durant les années 60 alors que Volkswagen était l’une des compagnies les plus originales en termes de publicité, utilisant avec discernement un humour souvent bon enfant. Pour démontrer l’interchangeabilité des pièces de la carrosserie de sa Coccinelle et aussi pour mettre en relief la facilité de se procurer ces pièces, en 1964 l’agence de publicité de VW avait eu l’idée de montrer une Beetle avec des pièces de toutes les couleurs et de plusieurs années différentes!
Une trentaine d’années plus tard, le principe est repris sur environ 3 800 VW Polo 1995. Curieusement, l’étonnante voiture multicolore est un succès. Volkswagen répète l’expérience l’année suivante avec 264 Golf réservées aux marchés américain et canadien. Sauf que le succès n’a pas été au rendez-vous.
Lorsque les Golf Harlequin quittaient l’usine de Pueblo, au Mexique, elles étaient unicolores. Ce n’est qu’après qu’on interchangeait leurs pièces selon un schéma précis élaboré par la maison-mère située en Allemagne. Il s’agissait d’une option de 150$, du moins aux États-Unis.
Quatre couleurs étaient utilisées : Rouge Tornade, jaune Ginster, vert Pistache et bleu Chagall. Tout d’abord, la couleur principale était celle du toit et, par le fait même, de la structure de la voiture. Jamais la même couleur ne se retrouvait sur deux parties contigües. Les portes avant arboraient toujours la même teinte, les portes arrière aussi. Le pare-chocs avant était toujours de la même couleur que les portes avant. Le pare-chocs arrière et le capot étaient du même fini que les portes arrière. Chez les Allemands, même quand on s’excite, on demeure pragmatique!
Outre les sièges recouverts d’un tissu aux accents rouge, jaune, vert et bleu, l’habitacle est tout à fait conventionnel et parfaitement déprimant, surtout comparé à l’éclatante carrosserie. Quant au moteur, il s’agit d’un quatre cylindres 2, 0 litres de 115 chevaux et 122 livres-pied et la transmission est une manuelle à cinq rapports. Finalement, outre des couleurs flamboyantes, il s’agit d’une Golf ben ordinaire.
Pour ceux que ça intéresse, il y a justement une Golf Harlequin 1996 à vendre sur Bring a Trailer (BaT). Elle n’a parcouru que 79 000 milles (environ 127 000 km).
