Entre 1921 et 1998, au sud de Berlin, en Allemagne, il y avait le circuit AVUS, long de 19,57 km. Doté de deux très longues lignes droites reliées par des virages en épingle très inclinés, ce circuit invitait à la vitesse, chose que les constructeurs allemands maîtrisaient parfaitement, et depuis longtemps. Au fil du temps, le circuit Avus a été raccourci mais son nom est resté mythique.
Petit retour en arrière… En 1981, Audi avait révolutionné le monde du rallye Groupe B avec la Quattro (avec un ‘’Q’’ majuscule) qui allait rafler à peu près toutes les courses grâce à cet ingénieux rouage intégral. Puis, en 1982, une version de route équipée du performant rouage intégral vit le jour, la Audi 80 quattro (avec un ‘’q’’ minuscule).
En 1990, Audi préparait le terrain pour la Audi A8, une berline de luxe qui, quatre années plus tard, allait devenir la première voiture de production utilisant l’aluminium pour sa carrosserie et son châssis (Audi Space Frame).
Le concept Avus, dévoilé au Salon de Tokyo en 1991, combinait les deux, le rouage quattro et l’aluminium. Pour marquer les esprits, Audi la voulait spectaculaire. Et l’Avus était spectaculaire. Fascinante, même.
Dessinée au studio Advanced Design de Munich, l’Avus possède des dimensions proches de celles d’une Honda Civic 2026 mais à peine plus haute qu’une Ford GT 2022. Avec ses passages de roues bombés et surélevés et sa partie arrière parfaitement horizontale, elle semble toujours filer à pleine vitesse, même à l’arrêt, comme les Auto Union ‘’Silver Arrow’’ des années 30 dont elle s’inspire.
Les courbes de sa carrosserie tout aluminium ont été fabriquées à la main. D’ailleurs, elle doit être astiquée à la main chaque semaine, question de conserver tout son éclat. Une voiture aussi impressionnante se doit de posséder une motorisation à l’avenant. Celle de l’Avus est un W12 6,0 litres de 509 chevaux. Dans une voiture d’à peine 1 250 kilos, cela se traduit en un 0-100 km/h en moins de 3,0 secondes. La boîte de vitesse est une manuelle à six rapports et, on l’a vu, le rouage est intégral. Sauf que…
Sauf que l’Avus n’a pas de moteur ni de transmission. Elle n’est pas fonctionnelle! Ce que l’on voit par la vitre arrière, c’est un bricolage (réussi) de plastique et de bois. Décevant. Mais comme son style est exceptionnel, on va lui pardonner!
L’Avus réside maintenant au musée Audi d’Ingolstadt, en Allemagne.
Cet article a déjà été publié dans le magazine Le Tacot, édition novembre/décembre 2023.



