Elon Musk est un être fort divertissant, soit par ses gazouillis intempestifs, ses écarts de conduite étonnants, sa fortune titanesque (moins depuis l’achat de Twitter mais quand même), son génie quelquefois génial et ses promesses absolument ridicules.
L’une des promesses qu’il ne peut tenir (parmi quelques autres non tenues) concerne le superbe Roadster dévoilé en 2017. On dit que dans le domaine de l’automobile une période de deux ans représente un siècle. Il y a donc trois siècles que le fendant, pardon, le tordant patron de Tesla et de SpaceX a promis un roadster aux données techniques délirantes : Batterie de 200 kWh, autonomie de 1 000 km, 0-100 km/h en 2,1 secondes et vitesse maximale de plus de 400 km/h. Le tout pour un prix de départ aux alentours de 200 000$ US (257 000$ CAD)… sauf pour la Founder’s Series Edition qui, elle, coûterait 250 000$ US toujours (environ 340 000$ CAD).
Six années plus tard, il est toujours possible de réserver son Roadster (en passant un roadster est un véhicule décapotable à deux places. Or, le Roadster de Tesla en offre quatre), il est toujours possible de réserver son Roadster, donc, moyennant une mise de fond de 6 000$, suivi d’un transfert électronique de 58 000$ en moins de dix jours après la mise de fond. Pour éloigner le petit peuple, on ne fait pas mieux. Heureusement, ces 64 000$ sont remboursables en totalité.
On se doutait bien, dès le départ, que c’était trop pour être vrai. Trop de tout. Après moult reports, Musk vient d’annoncer que Tesla devrait débuter la production du Roadster vers la fin 2024. Il est évident que le Roadster n’est plus une priorité pour Musk. Tesla a récemment annoncé qu’elle ne produirait pas de versions avec conduite à droite de ses Model S et X, ses deux véhicules les plus haut de gamme. La marque américaine, après avoir fait sa renommée avec des voitures très chères, se dirige vers un marché plus milieu de gamme, sans tomber dans le populisme, du moins pour le moment. Le milieu de gamme, ça veut dire du volume. Les Model 3 et Y et le futur Cybertruck (qu’on le veuille ou non, il semble vraiment en voie de devenir réalité) seront ceux qui rapporteront le plus de sous dans les coffres pourtant pas vides de Tesla.
Quant au Roadster, on est en mesure de croire qu’il ne sera jamais produit, en tout cas pas dans sa version 2017. Pour ceux qui veulent absolument un Tesla Roadster neuf, soulignons qu’il y a à peine quelques semaines, trois Roadster flambettes de première génération ont été trouvés dans un container en Chine. Mais après plus de 10 ans dans un container, je ne donnerais pas cher de leur batterie!