Menu

Lamborghini Marzal 1967 : Il y a de ces voitures qui ne vieillissent pas.

Ferrucio Lamborghini était constructeur de tracteurs. Devenu très riche, il conduisait des Ferrari même s’il n’aimait pas leur embrayage. Il s’en ouvrit un jour à Enzo Ferrari. Ce dernier, peu enclin à la critique, surtout quand elle le concernait, l’envoya paître. Ferrucio décida d’envoyer paître Enzo à sa manière, en construisant de meilleures voitures que lui. Et encore plus spectaculaires.

Quelques années plus tard, alors que Lamborghini est devenu un nom important dans le domaine de l’automobile avec la 400GT et la Miura, il mandate Marcello Gandini de chez Bertone, un designer génial qui a eu le coup de crayon très heureux avec la Miura, pour concevoir un coupé GT quatre places haute performance au look particulier.

Au Salon de l’auto de Genève, en mars 1967, le public découvre la plus récente création de Gandini, la Marzal. Lamborghini voulait du spectaculaire? Il en a eu!

La Marzal, qui tire son nom d’une race de taureaux de combat, reprend le châssis, modifié, de la Miura et impressionne avec son capot très long et sa partie arrière courte, ses six phares Marchal rectangulaires et ses roues Campagnolo. Mais ce sont surtout les énormes portières en aile de mouette, entièrement vitrées, qui frappent l’imaginaire. Au début, M. Lamborghini était contre ces portes, surtout la partie inférieure vitrée qui n’allait laisser aucune intimité aux dames prenant place à bord. On ne sait pas comment ni pourquoi mais, malgré les objections du propriétaire de l’entreprise, elles se sont retrouvées sur la voiture… et c’est ce qui l’a rendue aussi célèbre!

Même s’il s’agissait d’une voiture unique qui n’allait être construite que pour les yeux du public, Lamborghini a tenu à insérer dans la Marzal une mécanique potable. Très potable… même si elle ne sera jamais mise en production. Il s’agit d’un six cylindres en ligne 2,0 litres placé de façon transversale à l’arrière (en fait, c’est le V12 de la Miura amputé d’une rangée de cylindres). Dessiné par nul autre que Giampolo Dallara, il développe 175 chevaux et un couple de 132 livres-pied. Une boîte manuelle à cinq rapports fait le lien avec les roues arrière.

La Marzal n’a jamais été produite en série mais son allure générale a énormément influencé la Lamborghini suivante, l’Espada.  Et elle a fait rêver l’auteur de cet article qui, il y a une cinquantaine d’années, possédait une Marzal Hot Wheels!

Ce texte a été initialement publié dans la revue des Voitures anciennes de Granby, le Tacot, édition mai-juin 2024.

    NOUS JOINDRE